
Depuis 1979, l’Auberge Cap Martin s’est fait connaître et apprécier par nombre de motoneigistes du Québec, de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick et des États-Unis. Et cette longue tradition d’accueil se transmet maintenant de mère en fille.
Si le Cap Martin s’est imposé en tant qu’étape incontournable pour plusieurs voyageurs, on ne doute pas que ce soit parce qu’on y est bien accueilli, bien logé et bien nourri. Cependant, c’est aussi parce que l’auberge est drôlement bien située pour tous ceux et celles qui traversent le Bas-Saint-Laurent, peu importe leur destination : aux portes de la magnifique région du Kamouraska, à un jet de pierre de l’autoroute Jean-Lesage (20) et du fleuve. L’auberge se trouve également à l’entrée de la ville de La Pocatière, que tous gagneraient à mieux connaître, et à quelques pas d’une station-service avec dépanneur, ce qui intéresse toujours les motoneigistes.
Pourquoi Cap Martin?
Juste par curiosité, avant d’aller plus loin, pourquoi Cap Martin? Marielle Bélanger explique qu’il y a deux caps Martin, un de chaque côté du fleuve : un dans Charlevoix et l’autre à La Pocatière, que l’on retrouve de longue date sur les cartes marines. « Lorsque la construction de l’hôtel a débuté en 1978, les gens de la ville venaient voir les avancements du chantier et on parlait alors du nouveau bâtiment situé au Cap Martin, puisqu’il se trouvait à la hauteur du rocher. Le nom s’est donc imposé dès l’ouverture en 1979. »
Marielle Bélanger était là dès le début, en tant que responsable de la comptabilité. Les propriétaires de l’époque étaient Maurice Dionne et Élyse Hudon, frère et sœur, avec Yves et Jacques Hudon, membres de la famille Hudon qui possédait l’ancien Martinet sur la route 132. Au départ, on comptait 20 unités de motel. Ce nombre a doublé en 1981, juste avant que le complexe soit vendu en 1982.



Une histoire d’amour
Le nouvel acquéreur, Léopold Vossell, avait aussi le Martinet Plaza, sur l’autoroute 20, ce qui fait que Mme Bélanger s’est retrouvée avec la gestion des deux entreprises. Puis, comme elle le dit elle-même d’un seul trait avec son air décidé : « Je me suis séparée de mon conjoint et j’ai marié le patron! »
Ça s’est quand même fait graduellement, précise sa fille Caroline, qui raconte que sa mère a progressivement développé une expérience générale en hôtellerie. « C’est une passion que j’ai développée », explique Marielle qui s’empresse de parler d’une autre passion qui semble tout aussi importante, celle de la cuisine. Elle a d’ailleurs suivi une formation en nutrition et avoue qu’elle possède une collection impressionnante de livres de recettes.
Certes, restauration et hôtellerie vont bien ensemble. Son goût pour la bouffe l’a amenée à mettre son nez dans les cuisines et à travailler en étroite collaboration avec le chef Richard Paré qui n’a pas dû en être trop brimé puisqu’il est là depuis 30 ans et son assistant depuis 40 ans. Il est d’ailleurs intéressant de constater la remarquable fidélité de nombreux employés de l’entreprise dont plusieurs sont là depuis assez longtemps pour qu’on se permette de parler de famille.
Les femmes aux commandes
Le mari de Marielle est décédé il y a maintenant six ans, après quelques années de maladie, et elle s’est trouvée aux commandes de l’entreprise qu’elle dirigeait déjà en grande partie – une responsabilité qu’elle assure aujourd’hui avec sa fille, Caroline Gamache, qui la seconde et qui a étudié en administration hôtelière.
Pour Caroline, il est primordial de constamment s’améliorer et de surclasser son offre. « Nous occupons une bâtisse qui a plus de 40 ans, qui compte maintenant 52 chambres et dont il faut toujours s’occuper. Peinture, mobilier, climatisation, Internet, téléviseurs doivent être régulièrement mis à jour. Il nous faut aussi nous assurer une présence efficace et quotidienne sur les médias sociaux. »
Restauration
Depuis septembre 2018, l’Auberge Cap Martin a fermé ses cuisines en soirée pour se consacrer aux déjeuners et aux dîners qui sont servis de 6 h 30 à 14 h. On sent bien que c’est avec un pincement au cœur que Marielle et Caroline ont pris une telle décision, rendue nécessaire compte tenu du manque de main-d’œuvre dont souffre toute l’industrie touristique. « Notre priorité était de continuer à répondre aux besoins de notre clientèle tout en respectant la qualité de vie de nos employés. Nous avons donc aménagé un coin cuisine où les gens peuvent faire réchauffer leurs plats », explique Caroline. Quant aux motoneigistes, nous sommes tous habitués à se faire livrer des mets préparés par les restaurants environnants et, heureusement, La Pocatière est bien dotée sur ce plan.

Super déjeuners
Quant aux déjeuners offerts aux voyageurs, nous avons pu constater que le menu des déjeuners est l’un des meilleurs et des plus diversifiés que l’on puisse trouver. En plus des classiques – bagels, croissants, muffins, omelettes, œufs bénédictines, crêpes, pain doré, confitures maison – et de l’assiette brunch gigantesque, on trouve sur la carte des spécialités extraordinaires comme la Frittata aux trois viandes et fromage, de même que le Gratin parmentier à la paysanne et œufs sauce hollandaise, deux bonnes assiettes des vieux pays à découvrir.
Les motoneigistes
L’Auberge Cap Martin reste le plus important complexe hôtelier entre Montmagny et Rivière-du-Loup. On y descend directement par le sentier 553 qui mène à côté de la station-service Esso. Il n’y a plus qu’à traverser la 132. L’Auberge dispose d’un immense stationnement où les clients peuvent laisser véhicules et remorques. La motoneige se gare droit devant la porte extérieure des chambres du rez-de-chaussée.

Deux femmes en or
Deux femmes déterminées misent sur leur passion et leur expérience pour assurer l’avenir d’un hôtel indépendant mené dans l’esprit intimiste et personnalisé d’une auberge de campagne. Marielle Bélanger nourrit de son attachement viscéral tout ce qui compose l’entreprise. Sa fille Caroline Gamache prend progressivement la relève avec son enthousiasme, sa vivacité et son regard innovateur. Passez les voir! Vous serez bien accueillis!