Hébergements

HôtelLe Francis

Publié le 10 novembre 2019 - Yves Ouellet

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Vu de l’extérieur, on pourrait s’attendre à un motel conventionnel, mais dès que l’on met le pied dans la salle à manger dont les larges vitrines donnent sur la rivière à saumon Petite-Cascapédia et sur une passerelle impressionnante, on se doute que des moments privilégiés nous attendent. Et cela se confirme en décortiquant la carte élaborée par la jeune chef Chantale Desbiens – puis se renforce en admirant la cave à vin qui trahit l’intérêt du propriétaire pour l’élixir des dieux.

La qualité rendue accessible

L’Hôtel Le Francis ne s’affiche pas comme une hôtellerie élitiste, bien au contraire. Le rapport qualité-prix a tôt fait de nous convaincre qu’il est accessible à tous, bien que l’endroit demeure l’une des rares entreprises en région à avoir obtenu 4 étoiles. Son resto-pub Bayou s’avère l’un des plus conviviaux que l’on puisse fréquenter. Beaucoup d’ambiance sans trop de bruit malgré les écrans. Service attentionné et amical. Menu varié où tous les affamés trouvent leur compte.

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Lorsqu’on passe à la salle à manger de l’hôtel, avec son foyer central, l’atmosphère est plus relax et on s’y installe pour un bon moment si l’on veut faire le tour du menu de saison. On s’étonne d’abord de l’audace de la chef qui inscrit en prélude une assiette de loup marin des Îles et gnocchis frits. Wow! Voilà une expérience que tous les esprits curieux ne peuvent refuser. Différent, savoureux et parfait en entrée puisque le goût peut sembler fort pour certains. Quant au reste, il y a le menu régulier ou, pour sortir de l’ordinaire, le menu de saison qui proposait lors de notre passage le navarin d’agneau, le jarret de porc, le tartare de saumon, les pâtes au crabe avec l’omble chevalier d’élevage gaspésien. Tout était savoureux d’après les commentaires.

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Revenons à l’histoire

Il est rare que je me laisse emporter par la cuisine dès le début d’une chronique Hébergement, mais le gourmand que je suis n’a pas pu s’en empêcher cette fois. Revenons donc au départ avec l’histoire quand même peu commune de l’Hôtel Le Francis qui a vu le jour en 1965. Le nom est inspiré de celui du premier propriétaire, Francis Cyr, auquel on a ajouté la particule « Le » à l’arrivée de la famille Duchesneau. Il s’agissait alors d’un petit motel de 22 chambres, déjà doté de son bâtiment d’entrée à l’architecture triangulaire qui le caractérise encore aujourd’hui. Plusieurs acquéreurs se sont succédés, alors que l’établissement était surtout connu pour sa discothèque, jusqu’à la faillite survenue en 1989. C’est l’opportunité qu’a saisie la mère de Daniel, Lucille Roy-Duchesneau, elle-même issue d’une famille d’hôteliers.

« Mon père travaillait alors à l’usine de papier de New Richmond et ma mère rêvait de se replonger dans l’hôtellerie. Elle a repris l’entreprise à 55 ans, sans même que mon père le sache au départ. Elle a complètement tout viré de bord et y a travaillé sans compter, affirme son fils. La disco pouvait accueillir 600 personnes et s’emplissait toutes les fins de semaines. Il y avait tout le temps des bagarres, rappelle Daniel qui y travaillait déjà au bar. Il fallait que ça cesse un jour. »

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Daniel Duchesneau a ensuite suivi un cours en gestion hôtelière puis est revenu s’impliquer dans l’entreprise en 1997 pour finalement succéder à sa mère au début de la décennie 2010. « Elle demeure ma conseillère et elle revient régulièrement faire son tour pour voir comment vont les choses et ajouter son mot, ajoute-t-il en riant. Ma conjointe, Julie, travaille aussi avec moi et s’occupe principalement des ressources humaines. »

Au goût du jour

Très soucieux de conserver ses 4 étoiles, Daniel Duchesneau se rend régulièrement à Québec pour consulter sa designer et répondre aux nombreuses exigences qu’il doit satisfaire pour garder son statut. « Il nous faut maintenant assurer quatre sources d’éclairage dans chaque salle de bain par exemple. Nous sommes également passés entièrement à l’éclairage DEL, entre autres. »

Étape des motoneigistes

L’Hôtel Le Francis compte sur une clientèle touristique fidèle, mais pour maintenir ses activités toute l’année durant, l’endroit a gagné la confiance des gens d’affaires et des motoneigistes. « La motoneige, c’est une activité qui s’étale sur un court laps de temps mais qui est toujours intense. Il s’agit d’une clientèle très importante en hôtellerie puisque les motoneigistes dépensent considérablement en hébergement, en restauration et au bar… Tout ça au même endroit », souligne l’hôtelier.

« Nous recevons des motoneigistes de partout au Québec – environ 50 % de notre clientèle –, alors que 30 % nous viennent du Nouveau-Brunswick et des Etats-Unis, puis 20 % de l’Ontario. Le bouche-à-oreille reste notre première source de publicité, d’autant plus que New Richmond constitue une étape naturelle du tour de la Gaspésie », explique Daniel Duchesneau. Les motoneigistes peuvent accéder à l’établissement par le sentier TQ no 5, à l’intersection du 595 vers la Réserve faunique de Matane, et garer leur machine à la porte de leur chambre. Essence et concessionnaires à proximité.

L’Hôtel Le Francis compte maintenant 38 chambres de catégorie confort (un lit), standard (deux lits), supérieures (grand lit, bain thérapeutique et autres) ainsi qu’une suite avec salon.

Hôtel Le Francis

Chantale Desbiens : « Une créatrice ! »

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C’est ce que dit son patron, Daniel Duchesneau, de la chef Chantale Desbiens du resto Bayou de l’Hôtel Le Francis. « J’ai commencé en cuisine à l’âge de 17 ans, sans me douter que ça deviendrait mon métier. J’ai aimé l’ambiance et la gestion du stress en restauration. J’ai suivi différentes formations à Québec avant de revenir m’installer dans ma région, la Gaspésie, avec mon chum, de Chicoutimi. »

La carrière de Chantale est encore jeune, mais elle s’affirme déjà par son inventivité et son attachement à sa région qui se reflète jusque sur son ardoise. « Oui, j’apprécie les produits du terroir et les détails originaux, mais ma force, c’est la cuisine saison qui suit les arrivages du marché et les humeurs du moment. La clientèle semble très ouverte à ces propositions. Les motoneigistes, pour leur part, sont très viande. J’ai donc misé sur les braisés pour leur plaire. »

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