Plusieurs motoneigistes s'arrêtent au relais de l'Auberge Éva.
Deux types de voyageurs connaissent Lac-Bouchette : les pèlerins de sanctuaires et les ouailles de Saint-Antoine-de-Padoue qui viennent par milliers à l’Ermitage, puis les motoneigistes qui choisissent l’Auberge Éva comme escale et qui s’en sentent tout autant bénis et touchés par la grâce.
Entre la Mauricie et le Lac-Saint-Jean. Entre Lac-Édouard et Roberval. Entre La Tuque et Chambord… Sur cette longue parenthèse en forêt traversée par le sentier 355, on finit par croiser la municipalité de Lac-Bouchette, le lac du même nom et un relais où les motoneigistes ont parfois la surprise de découvrir un gîte de qualité, un accueil chaleureux, un décor de bon goût, une cuisine réconfortante ainsi qu’un magnifique et paisible environnement.
Je parle ici de l’Auberge Éva, un complexe touristique de plusieurs bâtiments qui domine le lac Bouchette. L’endroit s’est d’abord fait connaître comme colonie de vacances, il y a une quarantaine d’années. D’ailleurs, il le redevient chaque été alors que le Centre Vacances Nature accueille les familles dans une formule où les enfants s’amusent pendant que les parents peuvent profiter d’un peu de liberté.
Une ère nouvelle
Le nouveau bâtiment hôtelier
Il y a sept ans, le site alors en perdition a été acquis par Patric Bourgault et sa conjointe Alexandra Larouche qui, depuis, ont radicalement transformé les lieux. Mais qu’est-ce qui a bien pu amener un gestionnaire immobilier de la région de Montréal à investir ses sous et à beaucoup s’investir lui-même dans un projet d’hôtellerie à Lac-Bouchette?
« J’ai toujours œuvré dans l’immobilier et je ne connaissais absolument rien à l’hôtellerie ou à la restauration », affirme Patric Bourgault qui est originaire de Saint-Hyacinthe. « Ma conjointe est originaire d’ici, par contre. Mon père a acheté un chalet dans une ZEC voisine quand j’étais enfant et nous y avons passé nos étés à l’adolescence. Qu’est-ce qu’on fait quand on a 16 ans et qu’on est pris dans le bois? On veut s’échapper dans le village le plus proche. C’est comme ça que j’ai connu Lac-Bouchette. »
Après avoir acquis l’ancienne base de plein air, Patric dit avoir investi deux millions de dollars, d’abord pour amener l’eau potable, aménager les installations sceptiques, rénover et construire, aménager la cuisine et tout le reste. À tout cela, il ne peut trouver d’autre justification que la passion : « D’abord parce que je suis un gars de motoneige, explique-t-il. Je savais ce que les motoneigistes voulaient : de l’espace, des commodités, une ambiance relax, des activités et des bons prix. En sept ans, j’ai appris comment ça fonctionne et je pense avoir mis au point une formule conviviale et pratique », souligne-t-il.
Relais et resto
Le sentier 355 passe dans la cour de l'Auberge Éva
Impossible de rater l’Auberge Éva! Le sentier de motoneige arrive directement à l’arrière du relais qui comprend une grande salle principale avec amplement d’espace pour suspendre ses vêtements, se réchauffer devant le foyer, s’assoir à table ou dans la verrière et entreprendre un tournoi de billard. Le bar fait la division entre cet espace et la salle à manger du Resto-Pub St-Patric (du nom du saint patron du proprio) qui propose une cuisine de type bistro avec quelques classiques du genre : moules et frites, chips maison, calmar frit, pâtes, pizzas, burgers, filet de doré, fish & chips, tourtière du Lac et autres.
La grande salle du relais
On offre aussi une sélection de bières industrielles en bouteille et en fût, mais malheureusement, pas encore de produits des microbrasseries régionales. La carte des vins est présentée de façon tout à fait originale, sur une bouteille vide. Le choix est court, mais juste assez diversifié pour y trouver son compte et, surtout, à des prix très raisonnables.
L’idée de maintenir des prix accessibles en assurant la meilleure qualité possible semble d’ailleurs une obsession pour le propriétaire qui y voit l’argument de base pour attirer tant les motoneigistes qu’une clientèle locale.
Le forfait motoneige, qui était offert à 86,95 $ la saison dernière, incluait l’hébergement en occupation double, un souper trois services pouvant comprendre, comme plat principal, dans une assiette bien remplie, un contre-filet avec pommes de terre ou riz et salade. On peut aussi choisir le filet de doré ou la fondue chinoise à partager. À cela s’ajoute un petit déjeuner revigorant. Enfin, une mention spéciale s’impose pour le service attentionné, souriant et rapide.
Formules d’hébergement
L’Auberge Éva propose trois formules d’hébergement distinctes qui accommodent particulièrement bien les voyageurs en groupes, petits ou plus grands. Récemment rénovés, les chalets avec cuisine complète et télé satellite comptent deux chambres, lit double et lit superposé. Plutôt petits, on y a une magnifique vue sur le lac et les matinaux apprécieront le lever de soleil droit devant eux.
À l’arrivée à motoneige sur le terrain, on remarque sur la droite un édifice de facture récente qui abrite les trois concepts de chambres développés par l’Auberge Éva. « Le premier, explique Patric Bourgault, est celui des Chambres luxueuses. Et ce n’est pas par fausse prétention qu’on l’appelle ainsi puisqu’il s’agit vraiment de chambres de niveau quatre étoiles. Elles couvrent une dimension inhabituelle avec deux grands lits, plancher de bois et salle de bain avec douche à l’italienne. »
À l’étage supérieur, on trouve ensuite les lofts. Voilà une formule peu usuelle qui peut accommoder jusqu’à 12 personnes dans deux chambres tout en longueur, sous les combles, chacune dotée de trois lits doubles et de sa grande salle de bain. Ces deux pièces pour le coucher sont disposées de part et d’autre d’une immense pièce commune qui comprend une superbe cuisine toute équipée, un comptoir, une longue table et un espace salon faisant face à la télé. J’imagine que pour six couples ou six motoneigistes solos, c’est le genre d’hébergement où passer d’inoubliables soirées tout confort.
Enfin, à l’étage inférieur, se trouve ce que Patric appelle « les dortoirs », simplement « parce qu’on n’a pas trouvé d’autre façon de nommer ce type d’hébergement qui compte cinq chambres de même dimension que les chambres de luxe. Chacune d’elle est dotée de quatre lits superposés et sa salle de toilette, pour un grand total de 40 personnes en pleine occupation. Un espace salon permet aux voyageurs de se retrouver confortablement pour l’apéro et la soirée. Nous accueillons bientôt un groupe de motoneigistes belges qui souhaitaient être hébergés tous ensemble. Ils ont trouvé ici l’aménagement idéal pour ce faire ».
Un décor ravissant
Il est absolument essentiel de souligner, partout dans le bâtiment hôtelier et dans le relais, le bon goût du décor réalisé par Alexandra Larouche, la conjointe de Patric Bourgault. Toujours dans la sobriété, en utilisant des rappels champêtres, des couleurs parfois contrastantes et des matériaux nobles, elle a parfaitement réussi à créer des ambiances de détente et à exprimer une classe qui n’a rien d’ostentatoire. Bref, elle en a fait un endroit qui procure l’agréable dépaysement recherché, mais où l’on n’est pas gêné de débarquer avec nos grosses bottes de motoneige.
Alexandra larouche a réalisé la décoration des lieux.
L’Auberge Éva offre aussi un garage chauffé où laisser reposer les motoneiges, un grand stationnement ainsi qu’un service de massothérapie (sur demande) pour vous soulager des maux de la journée.
Auberge Éva : 1-418-348-6832 / aubergeeva.com