Hébergements

L'Hôtel Bernières devient Hôtel et suites Normandin

Publié le 19 novembre 2017 - Yves Ouellet

Les nombreux motoneigistes qui fréquentent l’Hôtel Bernières depuis le début des années 1960 auront toute une surprise en constatant les travaux majeurs en cours actuellement et l’hiver prochain sur le site de l’établissement. Cette institution du secteur de Saint-Nicolas, à Lévis, cède la place à son nouveau propriétaire, le groupe Hôtel et Suites Normandin.

Plusieurs verront disparaître avec nostalgie la bannière de l’Hôtel Bernières, mais se consoleront probablement assez rapidement en voyant apparaître celle de Hôtel et Suites Normandin, qui jouit d’une excellente réputation chez le public en général et particulièrement chez les motoneigistes. D’ailleurs, il est convenu que la clientèle motoneigiste demeurera toujours bienvenue et choyée, profitant désormais d’un accès permanent assuré par la municipalité de Lévis.

Ce sont des investissements de près de 14 millions $ qui seront consacrés à l’agrandissement, la rénovation et la reconstruction de la plus grande partie du bâtiment hôtelier. L’ouverture d’un nouveau restaurant Normandin situé juste de l’autre côté de la rue est également prévue. Si tout se déroule bien, les travaux devraient être complétés en mai 2018.

« La section restaurant et les chambres les plus anciennes seront carrément démolies », explique le directeur de l’hébergement, Sébastien Rousseau. « Le nombre total de chambres passera de 76 à 100. La seule partie qui sera conservée est la plus récente, celle des chambres supérieures, qui sera entièrement rénovée. Là où se trouvait le restaurant Le Saint-Rédempteur, on érigera un édifice de quatre étages abritant la réception, des chambres et un espace consacré aux petits déjeuners. Le nouveau restaurant comptera environ 250 places incluant le bar. À cela s’ajoutera une terrasse qui pourra accueillir une centaine de personnes. Une fois les travaux complétés, on peut dire que nous serons dans du neuf presque d’un bout à l’autre. »

Regard sur le passé

Si on remonte aux débuts de l’entreprise, en 1960, il faut alors parler du Motel St-Hilaire, ouvert par Benoît Morneau et exploité ensuite par ses fils et, plus particulièrement, par Pierre Morneau qui est demeuré à la direction jusqu’à la vente à Normandin.

La section supérieure sera conservée, mais entièrement rénovée.

« L'Hôtel Bernières a toujours été un partenaire privilégié du Club des Plaines » - Louis frigault

Le motel Bernières a subi plusieurs agrandissements à partir de 1980. La section « Classique » est apparue en 1998 alors que les 24 chambres de catégorie « Supérieure » ont été ajoutées en 2008.

L’endroit ne comptait qu’un bar au départ. Puis, un petit comptoir de casse-croûte a été aménagé et successivement agrandi jusqu’à accueillir le resto-bar Saint-Rédempteur, voisin de la salle à manger.

Cuisine familiale

L’Hôtel Bernières n’a jamais eu de prétentions gastronomiques quant au type de restauration mis de l’avant. Il a toutefois fait le bonheur d’une large clientèle locale, de routiers, de passants et de motoneigistes, avec un menu que Sébastien Rousseau qualifie de « familial et abordable ».

Il attribue d’ailleurs ce succès au chef André Dubois qui a su imposer de nombreux incontournables de la cuisine québécoise dont son fameux rôti de porc avec patates jaunes qui est devenu sa marque de commerce. Roast-beef, ragoûts, pâtés et autres ont suscité la fidélité de la clientèle et sont demeurés au menu jusqu’au bout. « Je crois que l’arrivée de Normandin sera perçue comme une continuité sur le plan de la cuisine, particulièrement si on observe l’évolution récente de la carte de ce dernier qui semble justement s’orienter vers une cuisine populaire de qualité », explique-t-il.

Motoneigistes

Le président du Club des Plaines, Louis Frigault, affirme que d’aussi loin qu’il se souvienne, l’Hôtel Bernières a toujours été un partenaire privilégié de son club. « Au départ, le territoire de notre club s’étendait jusqu’aux ponts et l’hôtel représentait une étape naturelle pour les motoneigistes. »

La clientèle motoneigiste a toujours été de première importance pour l’Hôtel Bernières, et ce, pour plusieurs raisons. Situé à l’entrée des ponts, il s’agit de l’un des lieux d’hébergement les plus rapprochés de la ville de Québec sur la Rive-Sud.

Le grand stationnement situé en face du motel sera peu affecté par la construction du restaurant puisqu’une bonne partie de l’emplacement utilisé sera compensé par l’achat d’un terrain voisin et l’ajout possible de terrain supplémentaire. Il pourra donc toujours être utilisé par les motoneigistes pour y laisser remorques et véhicules durant leur séjour. L’utilisation demeurera gratuite pour sept jours avec une nuitée. Sans hébergement, les utilisateurs paieront 20 $ par jour ou 50 $ la semaine, mais ces montants sont entièrement remboursables en crédit-repas au restaurant.

D’autre part, il ne faut pas oublier que l’Hôtel Bernières demeure le lieu de cueillette des motoneigistes et de leur véhicule pour le service de traverse vers la Rive-Nord opéré par le Motel Colibri.

Accès assuré

L’étalement urbain et une nouvelle approche d’Hydro-Québec fondée sur l’utilisation payante des emprises des lignes de transmission ont beaucoup compliqué l’accès à l’Hôtel Bernières avec le temps. « Heureusement, une toute nouvelle solution permet d’assurer la pérennité de cet accès stratégique alors qu’il était définitivement compromis, affirme Louis Frigault. La Ville de Lévis nous a permis d’utiliser la rue de l’Aréna qui doit être refaite avec le souci d’y aménager un espace de circulation sécuritaire et permanent pour les motoneiges », explique avec satisfaction le président du Club des Plaines qui a mené ces négociations durant huit ans.

Normandin

Sébastien Rousseau, le directeur de l’hébergement, voit avec optimisme l’acquisition de l’établissement par un groupe comme Normandin. « Tant au niveau de la restauration que de l’hébergement, Normandin jouit de ressources importantes qui assurent le maintien des opérations et l’unification du produit. Normandin dispose même d’une division qui s’occupe de la conception et de la construction de ses établissements ainsi que d’un réseau de distribution alimentaire et d’une cuisine centrale qui constituent autant d’avantages majeurs. »

Rappelons que le groupe Normandin possède une quarantaine de restaurants à travers le Québec et que sa direction ne cache pas avoir des visées expansionnistes en région qui accroîtront ce nombre dans un proche avenir.

Fondée à Québec en 1969 par l’homme d’affaires Normand Brie, la chaîne compte 2 500 employés et affiche un chiffre d’affaires annuel de plus de 100 millions $.

L’arrivée de ce nouveau joueur à Saint-Nicolas ne devrait rien changer aux habitudes des motoneigistes. En effet, ces derniers continueront de bénéficier d’une qualité optimale d’hébergement et de la certitude qu’ils demeureront une clientèle appréciée.

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