En nature

En natureLe coyote !

Publié le 10 novembre 2019 - Francine St-Laurent

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Vous avez sûrement déjà entendu dans la nature un mélange de hurlements et de jappements. C’est le cri du coyote. Certains motoneigistes prennent le temps de l’écouter, car ce n’est pas vilain du tout! Saviez-vous que le coyote est un nouveau venu au Québec? En effet, cela ne fait pas si longtemps qu’on le retrouve sur notre territoire. La première mention du coyote au Québec remonte à 1944 durant la Seconde Guerre mondiale. C’était à Luskville, près de la municipalité de Pontiac dans l’Outaouais.

D’où provenait notre « immigrant clandestin »? Peut-être des États-Unis ou d’une autre province canadienne.

Depuis, les choses ont pas mal évolué, car notre canidé sauvage a très vite pris goût à son nouveau territoire. De fait, la population de coyotes a connu un accroissement spectaculaire qui risque d’ailleurs de s’étendre dans l’avenir. Au cours des années 1950, on le retrouvait déjà dans les régions d’Huntingdon, d’Argenteuil, de Beauce, de Frontenac et de Brome. Puis, comme si ce n’était pas suffisant pour lui, notre éternel voyageur a décidé d’étendre davantage son territoire vers le Nord : Bas-Saint-Laurent (vers 1973), Baie-Comeau (Côte-Nord) dans les années1980, puis Matagami (Nord-du-Québec) au milieu des années 1990.

Un animal qui s’adapte facilement

Le coyote s’adapte très vite. Il est l’un des animaux les plus adaptables au monde et il n’est pas difficile en matière d’habitat. Les marais, les savanes, les déserts, la taïga, les forêts sauvages, de même que les zones agricoles ou urbaines peuvent très bien lui convenir. Et que dire de notre climat? Eh bien, encore là, nos hivers rigoureux n’ont pas eu raison de lui. Au fil de quelques générations seulement, notre bête s’est très vite adaptée, devenant plus gros et plus robuste que ces congénères américains. De plus, sa fourrure est plus dense.

Au Québec, un gros coyote peut atteindre environ 23 kg (50 lb) à comparer au coyote de nos voisins du sud qui peut atteindre 20 kg (44 lb) selon les États américains. Aussi, notre animal est très reproductif et peut facilement donner naissance à une portée moyenne de cinq à sept petits chaque année. Il est difficile de calculer le nombre exact de coyotes sur le territoire québécois, mais ils seraient des milliers et des milliers d’individus. Au point qu’il est devenu un prédateur important se nourrissant d’une variété d’espèces (cerf de Virginie, lièvre, petits rongeurs, fruits sauvages, insectes), sans oublier les animaux domestiques comme les veaux, la volaille, les agneaux et même les veaux de bisons. D’ailleurs, il est en compétition avec des prédateurs indigènes comme l’ours, le loup, le lynx et le renard roux. On lui reproche de contribuer également au déclin du caribou de la Gaspésie-Atlantique. Et qu’en est-il des humains? Des attaques sur des humains ont été rapportées, mais ce type de situation est plutôt exceptionnelle.

Le coyote et la biodiversité

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Qu’on l’aime ou non, le coyote fait à présent partie de la biodiversité du Québec. Les modifications apportées à l’environnement naturel ont en quelque sorte favorisées sa prolifération sur notre territoire et il s’est vite adapté à son nouveau milieu. Michel Baril, biologiste à la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, considère que le coyote joue un rôle important : « Il contribue au contrôle de la population du cerf de Virginie, souligne-t-il. Rappelons que les accidents routiers avec les cerfs sont nombreux et peuvent dépasser annuellement 7 000 incidents pour l'ensemble du Québec. Ce qui est énorme! »

IMPORTANT :

Il est à noter que nul ne peut pourchasser, mutiler ou tuer volontairement un animal avec un véhicule, une motoneige, un aéronef ou une embarcation motorisée.

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