
C’est avec joie que les passionnés d’autoneiges et de motoneiges anciennes, ainsi que le grand public, fêteront en février ce grand événement – les 25 années d’existence de l’organisation Festival Neige en Fête à Saint-Raymond-de-Portneuf.
Il y aura de l’effervescence dans l’air, je vous le jure! L’organisation du Festival promet d’y mettre le paquet pour voir des étincelles dans les yeux des enfants et des « jeunes de tous âges »! « Ce sera une fin de semaine bien remplie de surprises! », promet Denys Tremblay, président du Festival et organisateur de l’événement qui se déroule tous les mois de février. « Il y aura, bien sûr, une exposition d’autoneiges et de motoneiges anciennes, une parade, des jeux gonflables pour les enfants, des promenades en autoneige offertes aux visiteurs, un feu d’artifice, un feu de joie, entre autres choses. » Bref, il n’y a rien de trop beau pour pouvoir admirer ces « belles d’autrefois ». Ce terme n’est pas trop fort, puisque certains propriétaires d’autoneige prennent un soin jaloux de leur engin. Ce sont de belles pièces de collection ou muséales.

Denys Tremblay explique qu’il y a deux catégories d’engins : ceux qui n’ont jamais été modifiés et qui sont restés tels quels, et ceux qui ont été modifiés pour les rendre plus fonctionnels. « L’autoneige la plus recherchée par les collectionneurs est l’autoneige B12, un engin complètement fabriqué en bois. Une autoneige B12 en bon état peut facilement valoir 30 000 $ », précise Denys Tremblay, lui-même propriétaire d’un B12 modifié. Comment a-t-il attrapé la piqûre? « Chez nous, on avait une cabane à sucre familiale. Je me suis dit qu’on aurait davantage d’agrément si l’on pouvait se promener en autoneige sur la terre pendant le temps des sucres. On en a trouvé une à Matane et on est allés la chercher », raconte-t-il avec une pointe de fierté dans la voix.
Les propriétaires d’une autoneige ont tous de belles histoires du genre à raconter. Que dire de celle où deux frères ont « ressuscité » une autoneige B12 qui avait été remisée pendant 41 ans dans une grange en Gaspésie? « L’engin était bien magané, recouvert d’une épaisse couche de poussière et caché sous un paquet d’affaires. Elle avait besoin de beaucoup d’amour. » Trois hommes ont travaillé pendant six mois à temps plein pour refaire une beauté à la machine. « Quand on se promène avec notre autoneige, la réaction des gens est phénoménale. On nous demande de nous arrêter pour prendre des photos! »

On vient de partout pour voir le Festival
Les visiteurs qui viendront participer aux événements du 25e anniversaire du Festival Neige en Fête en auront, eux aussi, plein la vue et voudront également prendre des photos. Non sans raison. Imaginez le spectacle d’un cortège de 50 à 60 autoneiges qui défilent devant vous pour emprunter les sentiers enneigés de Saint-Raymond. « L’endroit est parfait pour ce grand rendez-vous. C’est un point central pour un ralliement provincial. Les gens viennent de partout – de Québec, de Gatineau, de la Beauce, des États-Unis et même de la Normandie, en France. » À cette magnifique parade des « belles d’autrefois » s’ajoutent aussi les motoneiges anciennes. En tout cas, y’a du monde à messe, comme on dit!
Denys Tremblay estime qu’il y a environ une centaine de propriétaires d’autoneige dans la province. Le Québec compte quatre organisations situées à différents endroits : Portneuf, Trois-Rives, Beauce et Saint-Cyrille-de-Lessard. Néanmoins, Denys Tremblay considère que le Festival Neige en Fête est le plus grand. Il explique que ce festival a débuté en 1995 par un curieux hasard. « À cette époque, des activités hivernales étaient organisées dans la ville de Saint-Raymond, notamment sur la côte Joyeuse que des skieurs et des gens assis sur leur toboggan prenaient plaisir à descendre. On les montait en autoneige en haut de la côte. Les gens aimaient voir ces engins-là. » Denys Tremblay explique que l’idée a fait boule de neige au point que deux personnes, Pierre Robitaille et Pierre Noreau, ont décidé de créer un rassemblement d’autoneiges et de motoneiges anciennes. « Au début, le Festival Neige en Fête comptait deux présidents : Pierre Robitaille s’occupait du volet des autoneiges et Pierre Noreau de celui des motoneiges anciennes. À présent, il n’y a qu’un seul président et celui-ci s’occupe des deux volets à la fois », affirme Denys Tremblay qui préside l’organisation depuis treize ans. Ce dernier estime qu’il faut consacrer beaucoup de temps pour s’assurer que l’organisation fonctionne comme une machine bien huilée. Au fil des années, il a vu le nombre de bénévoles fondre comme neige au soleil. « Les gens qui souhaiteraient donner un coup de main à l’organisation sont les bienvenus! »

Un brin d’histoire…
L’autoneige est l’ancêtre de la motoneige. Le premier modèle a été créé par Joseph-Armand Bombardier en 1936. Ce modèle B7 – c’est-à-dire un modèle Bombardier à sept passagers – était un véhicule doté d’un barbotin-chenille conçu pour rendre plus facile les déplacements motorisés. En 1941, pour être en mesure de voir plus de monde monter à bord, Bombardier met au point le modèle B12 pour douze passagers. Les autoneiges gagnent de plus en plus en popularité et sont utilisées pour différentes choses : les déplacements entre les camps de bûcherons, le transport des troupes et des écoliers. Elles étaient également utilisées pour le transport en ambulance ou des cercueils.
En 1947, une autoneige B12 valait 2 350 $ et n’était pas à la portée de toutes les bourses. Ce sont souvent les notables qui avaient les moyens de s’en payer une. Il n’était pas rare de voir des médecins de campagne se déplacer en autoneige pour visiter leurs patients. C’est en 1959 que la première motoneige produite en série voit le jour. Plus qu’un transport, la motoneige devient une activité populaire. Une véritable révolution qui a permis de revitaliser le tourisme régional et de faire naître la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec.