
Le vétéran de la motoneige Peter Haldimand, âgé de 84 ans, est la preuve bien vivante que l’engagement n’a pas d’âge. Comment? Il a reçu en l’espace d’une année trois prix de reconnaissance des bénévoles en matière de véhicules hors route, et non les moindres!
Le premier fut le prix du Lauréat pour la région des Laurentides (2016), attribué dans le cadre des Prix de reconnaissance des bénévoles en matière de véhicules hors route du ministère des Transports du Québec. Mieux encore, lors de la cérémonie de remise des prix, M. Ghislain Bolduc, alors adjoint parlementaire au ministre des Transports, a souligné plus particulièrement l’engagement exceptionnel de M. Haldimand en lui remettant le prix du volet Excellence, catégorie motoneige. Rien de moins! Cette cérémonie provinciale de remise de prix vise à reconnaître le travail de bénévoles qui se sont distingués par leur engagement au sein de leur communauté et par leurs actions qui ont eu une portée locale ou régionale. Enfin, Peter Haldimand s’est vu nommer Motoneigiste de l’année dans le cadre du programme des Prix d’excellence en motoneige (2017) décernés par le Conseil canadien des organismes de motoneige (CCOM). Que dire de plus?


Un travail d’équipe, point à la ligne!
Cependant, notre sympathique octogénaire tient à « mettre les points sur les i ». Tous ces prix de reconnaissance reviennent de beaucoup à l’équipe du Club Le Hibou Blanc - un club de motoneige des Laurentides près de Lachute – qui accomplit un travail exceptionnel depuis bon nombre d’années. Pourquoi avoir obtenu autant de prix de reconnaissance? Peter Haldimand, président du Club, croit que c’est probablement dû à la création du sentier Larose en 2015, un projet de longue haleine. « L’idée de créer un nouveau sentier a germé plus d’une dizaine d’années avant de se concrétiser. Ce nouveau sentier d’une vingtaine de kilomètres remplace la section du corridor aérobique qui avait été fermée en 2004, laquelle reliait la municipalité de Lac-des-Seize-Îles à celle de Montcalm. »
Notre président ajoute qu’ils ont travaillé très fort avec les autorités de la région des Laurentides et qu’ils ont mis beaucoup d’heures d’ouvrage pour créer ce nouveau sentier. Ils ont surmonté d’innombrables embûches pour terminer sur une belle finale… un projet réalisé! « Aussi, je présume que les autorités de la région ont bien saisi l’impact économique que ça allait créer, souligne-t-il.
Grâce à cette réalisation, le Club a grandement contribué à l’essor de la motoneige dans la région et lui a permis d’acquérir une image provinciale. Nous avons tous de quoi être très fiers! » À son avis, toutes ces bonnes nouvelles ont dû se répandre à travers la région et ainsi trouver une oreille attentive auprès du ministère des Transports. Peter Haldimand indique également que ce sentier a été baptisé Larose en souvenir d’un bâtisseur : « Ce dénommé Larose était anciennement le chef d’une gare située près du village de Weir et le grand-père de l’actuel maire de Montcalm, Steven Larose. » Rappelons que ce nouveau sentier débute un peu à l’extérieur de Montcalm pour se rendre jusqu’au lac MacDonald.
On ne fait plus des sentiers comme avant
« La construction du sentier Larose nous a aussi permis de connaître une nouvelle façon de travailler. Ça n’a plus rien à voir avec les méthodes d’il y a 25 ans passés », affirme le président. Selon notre homme, on n’entre plus à présent dans la forêt comme un éléphant dans une boutique de porcelaine. « Il faut construire un sentier de manière à ce qu’il perturbe le moins possible l’environnement. Sur le terrain, il y a des zones humides, il fallait faire en sorte que la tranquillité et l’équilibre écologique du milieu soient assurés. »

Peter Haldimand ajoute que le ministère de l’Environnement les a parfois obligés de dévier le sentier pour le faire ailleurs et qu’il n’a pas hésité à se plier aux exigences du ministère. « Je suis un grand amateur de la nature et j’encourage tous les efforts visant à protéger l’environnement. À mon avis, environnement ou sentier de motoneige, l’un ne va pas contre l’autre. »
En mettre plein la vue grâce à la motoneige
En effet, c’est son amour de la nature qui l’a amené à faire de la motoneige. Natif du chic quartier de Westmount et fils d’un industriel, Peter Haldimand a passé son enfance dans le chalet familial situé dans la région de Brownsburg-Chatham, près de Lachute. Il a adoré. La preuve? Il a bâti un chalet de ses propres mains à Wentworth en 1962. « Je m’étais dit aussi que si je voulais voir la nature et la forêt en hiver, et qu’étant donné que c’est difficile d’y accéder quand il y a de la neige, il me fallait une motoneige. »
Notre homme a commencé à en faire en 1975, l’année où il a acheté sa première motoneige. C’était un modèle Bombardier d’occasion fabriqué en 1970. « Je l’avais payé à l’époque 50 $! J’en ai eu sept ou huit par la suite. Mes plus beaux souvenirs? C’est quand je suis dans la nature, de voir la beauté des paysages et d’apercevoir des animaux sauvages, comme des hiboux, des faucons, des orignaux, entre autres choses, que je n’aurais jamais l’occasion de voir si je n’étais pas à motoneige! » Il dit que les motoneigistes peuvent rencontrer des orignaux sur les sentiers. Voilà pourquoi le Club Le Hibou Blanc a installé des panneaux annonçant des passages d’orignaux. Pour Peter Haldimand, ces enseignes de sécurité sont importantes. « Les motoneigistes doivent réaliser qu’ils voyagent non pas sur leur territoire, mais sur celui des animaux. Ils doivent prendre les mesures nécessaires pour ne pas les déranger. »

Les défis de demain
M. Haldimand souligne qu’il est important que les clubs de motoneigistes se préparent pour l’avenir dès maintenant et qu’ils prennent déjà des mesures pour s’adapter à ce qui s’en vient. « Il faut faire face à la réalité du changement climatique et l’industrie de la motoneige doit s’y ajuster. » Peter Haldimand ajoute qu’à certains endroits, la saison de la motoneige dure à peine cinq semaines; pourtant, il n’y a pas si longtemps, elle durait au moins un gros trois mois. Toujours selon lui, il faut tout mettre en œuvre pour assurer la pérennité de cette magnifique activité sportive qu’est la motoneige!